Nouvelle critique, donc, sur un film diffusé hier soir.

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Synopsis :
La Haye, sous l'Occupation. Lorsque la ferme où elle se cachait est détruite par une bombe, Rachel Stein rejoint une filière d'exfiltration de Juifs pour gagner la Hollande-Méridionale, déjà libérée. Mais son groupe est intercepté par une patrouille nazie dans le delta du Biesbosch. Echappant au massacre, elle prend le nom d'Ellis de Vries et rejoint la Résistance... 

Critique :

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4/5

Paul Verhoeven revient chez lui, aux Pays-Bas, pour replonger dans l'occupation allemande qui a traumatisé son enfance et qui aura influencé les thèmes développés dans plusieurs de ses films (fascisme, totalitarisme, pensée unique, contrôle policier...dans RoboCop ou Starship Troopers, entre autres). 
Il part également d'une histoire réelle pour cela. A-t-il exorcisé ses démons au passage, ça... 

Black Book, c'est une plongée de 2H30 dans la Résistance néerlandaise qui, si elle n'est pas exempte de classicisme, évite néanmoins la facilité du cliché de la Résistance toute blanche et des Allemands tous noirs. 
D'ailleurs, assez tôt, c'est très clair : "Faire confiance... C'est déconseillé, ces temps-ci." 

On tourne autour de ça, de la confiance et des sentiments, et de la frontière entre le Bien et le Mal qu'ils rendent bien floue... Et tout du long, on se demande à qui se fier. 

Comme si ça ne suffisait pas, Verhoeven, en organisant son film en 2 parties distinctes (occupation et libération), ose un incroyable mais justifié parallèle entre les actions de la Résistance à la Libération et celles des Nazis pendant l'occupation (ce qu'il fait déjà un peu dans la première partie, les propos du chef du groupe résistant touchant parfois à l'antisémitisme à peine voilé), livrant une vérité désormais bien connue et qui brise l'image sainte de la Résistance. 

Evidemment, Verhoeven oblige, le film est techniquement maîtrisé d'un bout à l'autre, et l'on retrouve au détour de 2-3 scènes son goût pour l'érotisme et la violence brute. Oules 2 principales caractéristiques de l'être humain. 

Black Book ne révolutionne pas le genre, mais Verhoeven livre une copie propre, avec des thèmes forts, servie par des acteurs doués et une intrigue prenante. 
Un film très sympathique si la période intéresse. 

On notera que la VF a le très bon goût de ne doubler que les parties en néerlandais, les passages en allemand, anglais, hébreu... étant sous-titrés. Comme dans la VO néerlandaise, sans aucun doute. 
Ce qui est beaucoup plus logique qu'un film avec plusieurs langues à la base puis l'ensemble doublé dans une seule sans raison...